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Le coup de coeur de la semaine :
Nino

Synopsis :
Dans trois jours, Nino devra affronter une grande épreuve. D’ici là, les médecins lui ont confié deux missions. Deux impératifs qui vont mener le jeune homme à travers Paris, le pousser à refaire corps avec les autres et avec lui-même.
Critique :

Les scénarii sur des personnes atteintes de cancer peuvent déboucher sur des mélos médicaux plus ou moins digestes, de Docteur Françoise Gailland (1976) de Jean-Louis Bertuccelli au récent L’amour au présent (2024) de John Crowley. Ils ont été aussi à l’origine de merveilles filmiques. On pense notamment à Cléo de 5 à 7 (1962) d’Agnès Varda ou, à un moindre degré, Le temps qui reste (2005) de François Ozon. Nino est indiscutablement de la deuxième veine. Évitant (à part dans le premier quart d’heure) le caractère documentaire sur l’aspect médical de son sujet (une tendance un peu encombrante de nombreux films des années 2020, tels De son vivant et Le dernier souffle), la réalisatrice s’attarde davantage sur les effets touchant le comportement du jeune homme, et les réactions de ses proches. Sans tomber dans les travers du message angélique, du type « la vie et l’espoir peuvent combattre la mort », la réalisatrice donne une tonalité souvent légère à ses scènes et dialogues, sans tomber dans les facilités de l’humour noir ou du mot d’auteur.
Le respect de l’unité de temps, la limpidité du récit (sans digressions futiles) et l’équilibre subtil entre les séquences d’intérieur et d’extérieur (la venue de Nino dans un marché aux puces où se trouve peut-être sa future amoureuse) traduisent un réel sens de la dramaturgie et de la mise en scène. Le film doit aussi beaucoup à ses comédiens, dont Jeanne Balibar, adapte des seconds rôles de maturité depuis quelque temps, d’Illusions perdues à Lads. Quant au Québécois Théodore Pellerin, dans le rôle-titre, il est admirable et son jeu lunaire et sensible, tout en retenue et sobriété, est un autre atout du film. Le jeune acteur avait déjà été repéré dans quelques longs métrages dont La dérive des continents (au sud) et Beau Is Afraid. Nino est donc une authentique réussite qui laisse espérer une filmographie de qualité pour Pauline Loquès.