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Deux pianos

Synopsis :

Mathias Vogler rentre en France après un long exil. La mentore de sa jeunesse, Elena, souhaite qu’il donne une série de concerts au piano à ses côtés à l’Auditorium de Lyon. Mais dès son retour, une rencontre avec un enfant qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau, son double, plonge Mathias dans une frénésie qui menace de le faire sombrer, et le mènera à Claude : son amour de jeunesse.

Critique :

Arnaud Desplechin livre avec « Deux Pianos » un drame de grande tenue comme il en a rarement réalisé. Réservant à chacun de ses principaux interprètes, des moments de grâce comme des dialogues finement ciselés, il offre ici à François Civil son rôle le plus fort jusqu’à présent, et à Charlotte Rampling un monologue qui pourrait bien la mener jusqu’au César du second rôle. Quant à Nadia Tereszkiewicz, elle s’avère plus troublante que jamais, dans un rôle ambigu à souhait, où souffler le chaud et le froid prend toute sa signification. Car derrière ces retrouvailles se cachent des secrets qui n’en sont pas forcément, ou que chacun refusait peut-être jusque là de considérer comme des possibles.

Mêlant deux histoires de transmission, et confrontant ainsi une destinée brisée par traumatisme, c’est vers la réconciliation et la guérison que tend le bouleversant scénario cosigné entre Arnaud Desplechin et Kamen Velkovsky. Si le récit convoque les fantômes du passé (un amour de jeunesse, sujet récurrent pour le metteur en scène), il interroge aussi sur la chimère d’une vie volée et la capacité à récupérer le temps perdu. Il donne aussi le temps d’une réflexion sur la mémoire, celle qui paralyse et parfois représente toute une existence. Qu’il s’agisse de la passion avortée de Mathias, ou de la capacité d’Helena à mémoriser ses partitions, il est question à chaque fois de dignité, trouvée parfois dans la fuite ou dans la persévérance.

Bourré de répliques pouvant donner à réfléchir sur sa propre existence ou ses attitudes en amour, « Deux Pianos » joue initialement d’un mystère éventé seulement en apparence, pour mieux résonner en nous par la générosité et l’entièreté de ses personnages. Entre une certaine légèreté de la jeunesse, devenue cruauté au regard des adultes, et courage de ne pas vivre dans le malheur ou l’espoir d’un passé retrouvé, le long métrage nous transmet avec intensité son mélange de colère, de rancœurs, de bonheurs échappés, comme d’élans irrépressibles et d’espoirs irraisonnés. Un des grands drames de cette fin d’année.

Les bandes-annonces des films de la semaine :